Dans un communiqué rendu public le vendredi 21 décembre 2018, le comité Laïc de coordination de l’Eglise Catholique considère que si les élections ne sont pas tenues le 30 décembre, l’ensemble du peuple congolais devra prendre acte de la fin définitive de toutes les institutions de la République, qui sont sous pilotage d’un président hors mandat depuis deux ans.
Dans cette hypothèse, le CLC préconise qu’un exécutif provisoire soit constituer pour assurer, avec la collaboration des secrétaires généraux des ministères, la gestion des affaires courantes de la république et qu’une nouvelle direction de la CENI, entièrement issue de la société civile, soit chargée de finaliser la gestion des dossiers électoraux avec le concours des experts internationaux.
Le CLC rejette au loin les raisons du report des élections au 30 décembre. Depuis longtemps, la centrale électorale, dit le communiqué, était en quête d’un bouc-émissaire, pour endosser la responsabilité de ce report et dissimiler ses propres déficiences, en a trouvé un, et c’est l’incendie de ses entrepôts. Cette structure de droit laïc catholique s’inquiète de voir qu’aucune enquête n’est permise ; d’où elle cite le pouvoir comme étant le premier suspect.
Quant au choix de la date du 30décembre, le CLC estime qu’elle a été choisie pour ressemble à celle du 23 décembre qui vient d’être reportée. Il s’agit de la veille du nouvel an, à défaut de la veille de noël ; le CLC parle d’une stratégie de distraction du peuple qui aime les fêtes.
Par ailleurs le CLC s’interroge sur plusieurs questions qui restent sans réponses : la CENI pourrait garantir la tenue des élections à la date du 30 décembre ? Qui peut garantir que les jours qui viennent seront à l’abri d’autres incidents similaires ? L’attente de l’arrivée du dernier lot des bulletins de vote constituerait-elle le seul handicap à la tenue des élections ? Qu’en est-il du déploiement et acheminement de l’ensemble du matériel dans les différents bureaux de vote à travers le territoire national ? Comme hypothèses à toutes ces questions, le CLC note que tout le monde sait que cela n’est pas encore effectif.
Thierry M. RUKATA
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