Adoptée à Paris par l’organisation des Nations Unies le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) est définie dans son préambule comme « un idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations ». L’année 2018 marque son 70ièmeanniversaire depuis son adoption.
La Déclaration universelle des droits de l’Homme est un texte qui représente une avancée majeure dans l’histoire de l’humanité. Ce texte représente en effet un consensus inédit pour définir, caractériser et encadrer les droits inhérents à toute personne humaine.
Après la Seconde Guerre mondiale, dans la foulée de la création de l’ONU (Organisation des Nations unies), pour la première fois dans l’histoire, la France propose aux autres pays l’établissement des droits fondamentaux qui s’appliquent à tous les êtres humains.
Sur les 56 pays alors membres de l’ONU, 48 voteront pour, et 8 s’abstiendront (l’Union de République Socialiste et Soviétique, 5 pays socialistes, l’Afrique du sud et l’Arabie saoudite). Trois personnages jouent un rôle capital dans sa rédaction : Eleanor Roosevelt, veuve du président des États-Unis Franklin D. Roosevelt, le Dr Chang, un juriste chinois et René Cassin, professeur de droit, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale.
La forme de la déclaration sera préférée à d’autres propositions car elle n’a pas de force contraignante pour les États. Elle a le mérite de pouvoir être adoptée rapidement, contrairement à des conventions ou des traités qui nécessiteraient des discussions et des négociations sans doute longues et difficiles avec les gouvernements.
Elle a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948. Cette année-là, on assistait à la naissance de l’État d’Israël, alors que les colonies des États européens menaient le combat pour leur indépendance.
Les pays participants à l’origine de la Déclaration sont le Canada, les États-Unis, la France, la Belgique, le Chili, la Chine et le Liban. Ces États désiraient éviter ainsi que se répètent les erreurs ou les horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Les États signataires proposaient dans la Déclaration un idéal commun à atteindre pour tous les peuples et toutes les nations de la terre en matière des droits de l’homme. D’autres pays ont fait de même dans leur propre constitution.
La Déclaration universelle des droits de l’Homme ne fait pas partie du droit international exécutoire. Autrement dit, même lorsqu’elle est signée par les États, elle peut paraître facultative aux yeux de certains dirigeants, notamment sous les régimes autoritaires. Évidemment, la culture occidentale prédominait lors de l’élaboration de ce texte, et ce, malgré la présence de rédacteurs non occidentaux, mais le Canadien John Peters Humphrey et le Français René Cassin en furent les principaux auteurs dans un comité formé de neuf personnes (États-Unis, Chine, Haïti, Australie, Chili, France, URSS, Royaume-Uni et Canada).
L’année 2018 marque le 70ème anniversaire de l’adoption àParis, au Palais de Chaillot, de la DUDH. Pour Amnesty International, uneorganisation de défense des droits de l’homme, cet anniversaire est une opportunité de rappeler son attachement à ce texte et de contribuer à le faire connaître.
Thierry M. RUKATA
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