Internet : Ce qu’il faut savoir de « FaceApp » ; une appli qui vieillit les gens

Ces derniers jours, chez les jeunes comme chez les vieux, l’application FaceApp Android disponible sur AppStore et PlayStore  s’est fait une popularité sans nom.  Cette application gratuite a été développée en Russie, et est devenue très populaire ces derniers jours grâce à sa retouche automatique de photos, permettant de se voir avec 60 ans de son âge initial. C’est depuis janvier 2017 que FaceApp a été développée en Russie par une petite équipe basée à Saint-Pétersbourg, sous le leadership du russe Yaroslav Goncharov.

Entre mardi et mercredi 17 juillet 2019, FaceApp  a été classée en tête des applications les plus téléchargées sur iPhone et Android.

En plus de se vieillir qui a connu un grand succès, FaceApp propose d’autres filtres comme celui qui permet d’ajouter un sourire à un visage, la barbe, se rajeunir, … Elle propose également l’option de changer son visage soit pour une femme ou un homme.

Cette application n’intéresse pas seulement la classe moyenne ou la plus basse, elle touche aussi l’intérêt de grandes célébrités, qui ont posté des photos où elles se sont vieillies.

FaceApp s’est aussi fait une application pour se blanchir la peau, plus fréquent chez les filles (femmes) à la peau noire ou chocolat et chez certains hommes.

Selon le journal Français Le Monde, FaceApp a été accusée de racisme et les responsables de l’application ont fini par retirer le filtre en question.

Le mercredi 17 juillet 2019, cette application a suscité beaucoup de curiosité  qui s’est répandue grâce aux stories et statuts de réseaux sociaux, comme Facebook ; WhatsApp, Twitter, etc. Après traitement, les statuts et stories étaient pleins d’images des jeunes projetant leur vieillesse.

Fonctionnement de l’application

Pour fonctionner, FaceApp applique des modifications automatiques à la photo d’un visage. Ces images peuvent être prises avec la fonction selfie de l’application, être retrouvée dans la galerie photo du smartphone de l’utilisateur (s’il lui en a donné l’accès) ou en faisant une recherche sur Internet, grâce à un moteur de recherche intégré, qui propose également de retrouver des visages de célébrités, lit-on sur Phoneandroid.com

Cette source indique que, contrairement à ce qui a été dit, FaceApp en ligne ne télécharge pas automatiquement toutes vos photos sur ses serveurs sans que vous le sachiez. Il ne dispose pas d’accès à l’intégralité des photos d’un smartphone sans le consentement explicite de l’utilisateur, selon les sites spécialisés TechCrunch et The Next Web qui en ont disséqué le fonctionnement. En revanche, une fois la photo à modifier sélectionnée, FaceApp la charge sur ses serveurs à distance.

 FaceApp et les risques pour la vie privée

Nombreux sont ceux qui ont utilisé cette Apk, sans connaitre les risques qu’elle présente sur le plan sécuritaire et personnel. La question est de savoir  si les utilisateurs lisent et comprennent les conditions d’utilisation de FaceApp.

Selon le Figaro cité par le Monde, le mercredi 17 juillet, des voix alarmistes se sont levées pour avertir ses utilisateurs. Comme beaucoup d’applis, celle-ci collecte des données de ses utilisateurs : adresse IP, identifiants publicitaires et autres métadonnées.

Certains s’inquiétaient aussi que l’application accède à toutes les photos d’un smartphone, et les télécharge sur ses serveurs ; une affirmation rejetée par un chercheur en Cybersécurité. Il estime que l’application demande d’abord l’autorisation de l’utilisateur pour accéder à sa galerie, et ne télécharge que les photos que l’utilisateur lui donne. La contrainte du téléchargement sur ses serveurs est obligatoire, car l’appli utilise des algorithmes très puissants, inaccessibles à la plupart des smartphones.

En revanche, à partir du moment où vous acceptez, vous cédez les droits sur la propriété de cette image. Yaroslav Goncharov, PDG de FaceApp, peut alors l’utiliser comme il le souhaite, pour entraîner ses logiciels et les améliorer par exemple. Voire en faire un support publicitaire.

« Plusieurs sites relèvent que l’appli n’est pas en conformité avec le règlement européen des données personnelles (RGPD). En effet, FaceApp a été créée en 2017 (avant l’entrée en vigueur de la RGPD), et elle ne prévoit pas que les données de ses utilisateurs européens soient protégées en fonction des lois européennes. L’entreprise russe à l’origine de l’appli disposera donc de vos images, et pourra en faire ce qu’elle veut. L’inquiétude est si sérieuse que le Parti démocrate a officiellement demandé aux candidats à la primaire en vue de la présidentielle de 2020 de ne pas la télécharger » ; poursuit le chercheur.

Les conditions d’utilisations de FaceApp stipulent qu’en chargeant une photo et en appliquant un filtre à travers FaceApp pour le partager ensuite à vos amis ou sur vos réseaux sociaux, vous cédez à l’entreprise gérant l’application (Wireless Lab OOO, sise à Saint-Pétersbourg) la possibilité de modifier, réutiliser ou exploiter par la suite la photo retouchée en question.

Par ailleurs, d’autres sources renseignent que « la plupart des images stockées sur nos serveurs sont supprimées dans les quarante-huit heures suivant leur envoi ». L’entreprise a également fait savoir que ce stockage de photos, d’une durée de quarante-huit heures pour « la plupart » d’entre elles, ou pour une période indéterminée pour certaines autres, avait lieu grâce à des serveurs à distance situés en dehors de la Russie, utilisant les infrastructures cloud d’Amazon (AWS) et de Google.

Thierry M. RUKATA

Abonnez-vous pour ne plus jamais rater nos prochaines publications.

Les commentaires sont fermés.