Sud-Kivu : Lancement officiel de la campagne d’inscription de tous les enfants à l’école, pour l’année scolaire 2019-2020

Le gouverneur du Sud-Kivu a procédé au lancement officiel de la campagne d’inscription des enfants en âge scolaire pour l’année scolaire 2019-2020, ce mardi 10 septembre 2019 à son cabinet de travail.

« Filles et garçons tous à l’école, apprenons dans la paix et disons stop Ebola, pas dans mon école » ; c’est le message qui a marqué le lancement officiel de la dite campagne d’inscription des enfants de 6 à 7 ans dans la province du Sud-Kivu.

Cette campagne nationale instituée depuis plus d’une décennie par le gouvernement congolais, en partenariat avec l’Unicef, est organisée à la veille de la rentrée ou après une campagne pour sensibiliser tous les enfants en âge scolaire, qui traînent encore dans la rue de prendre leur inscription et s’engager sur le chemin de l’école.

Au niveau national, plus de 7 millions d’enfants adolescents sont en dehors de l’école, note l’enquête menée en 2012-2014 et au Sud-Kivu,  ils sont à plus de 1,6 millions enfants ; note le rapport de la promotion scolaire 2019 organisée en juillet et août dernier dans les 3 provinces éducationnelles que compte la province du Sud-Kivu. Cette promotion a renseigné que, pour cette année 2019-2020, plus de 3,1 millions (3 156 000) enfants sont attendus pour inscription aux niveaux maternel, primaire et secondaire.

Dans son mot, le gouverneur de province a fait savoir qu’en RDC, le taux net d’admission des enfants en première primaire s’est amélioré sensiblement. Il est passé de 50% en 2010 à 69% en 2015. Au Sud-Kivu, ce taux est passé de 47% en 2010, 62% en 2015 à 86% en 2018. Saluant cette avancée significative et non négligeable, le numéro un de la province regrette de voir qu’il y’a certaines sous-divisions éducationnelles qui tirent encore la province vers le bas. Il note les sous divisions du territoire de Kalehe, Shabunda, Fizi et Mwenga. Pour lui, cela est dû aux déplacements massifs de population à cause des conflits armés, à la détérioration de la situation sécuritaire et aux catastrophes naturelles enregistrées dans ces milieux. C’est ce qui justifie que 46% d’enfants en âge scolaire soient encore en dehors du système scolaire au Sud-Kivu.

A cette occasion, Ngwabidje a salué le courage du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi  qui a décidé l’application intégrale de la gratuité de l’éducation de base en RDC et de la prise en charge effective, des salaires des enseignants, suivant la constitution de la RDC, à son article 43. Cette mesure met fin à la pratique «honteuse » de  prime qui pesait lourd sur les parents bloquant ainsi, l’accès et la rétention des enfants à l’éducation de base de qualité.

Devant ses partenaires financiers et techniques du secteur de l’éducation, le gouverneur avoue que son gouvernement reste engagé pour la mise en œuvre et  l’application de la gratuité de l’éducation, afin d’inciter davantage tous les enfants à s’inscrire massivement à l’école. Il appelle par la suite les parents à envoyer tous les enfants, filles et garçons à l’école.

Le représentant de l’Unicef, Emmanuel Tshibangu a, dans son mot de circonstance, demandé au pouvoir public de promouvoir la bonne gouvernance du système éducatif et un leadership efficace pour la mise en œuvre de l’éducation de base, mais aussi de consolider la paix et offrir aux élèves un environnement d’apprentissage sécurisé et de qualité.

Aux parents aussi, d’inscrire et maintenir, les enfants filles et garçons à l’école sans discrimination et vivant dans des conditions normales ou vivant avec handicap. Emmanuel demande également aux enseignants de soutenir l’accès et le maintien à l’école de tous les enfants et dit qu’aucun enfant ne doit pas être exclu de l’école. Il les appelle enfin à protéger les enfants contre les abus et autres exploitations.

Chaque membre de communauté a un rôle à jouer pour que tous les enfants soient sur le chemin de l’école. A cet effet, l’Unicef invite les communautés de contribuer à identification des enfants non encore inscrits pour leur inscription.

Thierry M. RUKATA