Sud-Kivu : une évaluation de la gestion de la province pour  les dix dernières années s’impose (Remy Kasindi)

Remy Kasindi militant du collectif des mouvements citoyens Amka Congo demande une évaluation de la gestion de la province du Sud-Kivu depuis les dix dernières années et un dialogue pour établir les responsabilités afin de tirer les conséquences.

Dans sa réflexion contenue dans un document intitulée  « tribune du Sud-Kivu » cet acteur de la société civile s’interroge sur plusieurs aspects qui bloquent l’évolution de cette province et le rôle  qu’a joué chacun dans ce blocage.

« Les Sud-Kivutiens ne se remettront sur les rails du développement que s’ils décident de mettre de côté leurs différends, surtout compte tenu de derniers événements politiques vécus. C’est simplement interpellateur, ce qui doit nous pousser à plus de réflexions sur la récession vécue et la gouvernance peu orthodoxe de notre chère province aujourd’hui plongée, depuis plusieurs décennies, dans une grave crise des générations et souffrant d’un manque criant de vision ou d’idéologie de développement.

Pouvons-nous comprendre qui a fait quoi dans cette province et cela dans la vérité et la franchise la plus absolue et sans complaisance ?

Nous lançons l’idée de l’imminence et de la pertinence d’un dialogue de vérité inter-Sud-Kivutien pour que le linge sale soit véritablement lavé en famille.

Nous devons, ensemble, commencer à réfléchir sur le futur de notre terroir, héritage commun de nos ancêtres, pour une nouvelle vision devant nous permettre de relever les nombreux défis qui nous attendent.

Prenons et considérons cette province comme un patrimoine collectif et contribuons à sa gouvernance avec responsabilité et patriotisme. Les générations futures nous en seront reconnaissantes.

Nous lançons également un appel patriotique à l’apaisement et à l’union, loin de toute hypocrisie politicienne et de tout protectionnisme des intérêts mesquins des ennemis de la République et de la Province du Sud-Kivu. Le démon de la division hante encore les esprits de nombreux parmi les compatriotes et qui méritent d’être exorcisés.

 

Les Sud-Kivutiens veulent être rétablis dans leur dignité historique, dans le respect de leurs acquis et dans la recherche de la  perfection s’agissant de sa gouvernance et non autrement.

Nous estimons que l’évaluation de la gouvernance de derniers locataires de Nyamoma pourra aider le peuple à discerner et identifier ses vrais problèmes, ses forces et faiblesses, dans le but d’en dégager les responsabilités et d’en faire un jugement responsable pour son nouveau redécollage.

Il sied de noter et de se poser aussi ces autres questions qui taraudent les esprits de nombreux parmi les concitoyens, celles de savoir :

Quel a été le rôle du Gouvernement central et d’autres institutions nationales dans la situation actuelle de la Province du Sud-Kivu ?

Quid de celui de l’Assemblée Provinciale précédente ? A-t-elle joué son rôle comme il se devait ?

La Cour des comptes, existe-t-elle réellement dans ce pays, sachant que nombreux parmi les membres qui la composent n’ont jamais prêté serment ? Qu’en est-il des missions de contrôle qu’elle a déjà réussies à effectuer au Sud-Kivu ? Et pour quels résultats ?

Quel est l’apport du Pouvoir judiciaire au niveau de la Province ? Fait-il réellement son travail, notamment s’agissant des questions relatives à la corruption ? Permet-il de rendre une justice équitable au profit des faibles et moins nantis ? » S’interroge ce dernier.

Ces questions, sans s’y limiter, nécessitent des réponses appropriées pour rassurer le peuple de cette province qui affiche la robe de l’enfant pauvre du pays, en dépit de ses nombreuses richesses et potentialités »

Pour Remy Kasindi le Sud-Kivu ne doit, en aucun cas, vivre une sorte de “`RECOMPOSITION ÉCONOMIQUE“` qui ne dit pas encore son nom, alors que depuis le début de l’alternance longtemps souhaitée, il n’a cessé de connaître des cycles de mutations sociodémographiques, lesquels ont profondément modifié son tissu productif pour des raisons connues, dont les plus flagrantes relèvent de l’insécurité et de l’injustice sociale.

D’une grande région industrielle affirme-t-il, elle est passée à une région dotée d’un faible spectre de vision dans sa perspective de production de biens et services.

Ce qui n’est pas normal.

Ce militant de Amka Congo souligne également que la situation actuelle dans laquelle se trouvent les jeunes de la province est préoccupante.

« Suite à ce triste tableau peint et au recul remarqué, notamment en ce qui concerne le chômage et le sous-emploi des jeunes, la problématique du maintien et du renforcement de la stabilité sociale doit retenir l’attention de tout le monde et nous ne cesserons de proposer, quant à ce, la mise sur pied d’une politique responsable prônant libre-échange économique entre nos territoires et d’incitation à l’entrepreneuriat des jeunes, dans le but d’accorder à ces derniers un avantage d’être compétitifs au niveau sous régional et régional » précise-t-il

Il invite également les sud-kivutiens  à ramener leurs sentiments à leur niveau le plus patriotique et à remettre cette province dans nos prières et à sa véritable place dans les échanges socioprofessionnels.

Dieudonné BUHENDWA 

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