Sud-Kivu : Une trentaine de fidèles chrétiens du secteur pastoral d’Ihimbi excommuniée par l’Eglise catholique de Bukavu, pour rébellion contre l’Eglise

Ils sont au nombre de 32, fidèles chrétiens du secteur pastoral d’Ihimbi de la quasi paroisse d’Irambo du doyenné de Mwanda/Katana excommuniés par l’archidiocèse de Bukavu.

Cette décision est contenue dans un décret d’excommunication diffusé sur les ondes de radio Maria/Bukavu et signé conjointement par Mgr François Xavier Maroy archevêque de Bukavu et l’abbé Delphin Amani Bukunguta vicaire Episcopal et vicaire du diocèse.

Ces personnes sont notamment reprochées d’être les meneurs de la division entre les chrétiens d’Irambo et du secteur d’Ihimbi, et de rébellion contre l’Eglise Universelle, un comportement qui est jugé contraire à la discipline de l’Eglise et qui est passible des peines prévues par la loi cc 1369: 1371-132: 1374-1375.

En effet, certains fidèles du secteur pastoral d’Ihimbi, réclament depuis un certain temps l’autonomie de leur secteur vis-à-vis de la paroisse d’Irambo à laquelle ils appartiennent depuis 1998, justifiant leur démarche notamment par un long trajet qu’ils parcourent pour participer à la messe, mais aussi par le potentiel ressources humaines et économiques que dispose ce secteur et son ancienneté pour devenir une paroisse autonome.

Une procédure mal envisagée, d’après les responsables ecclésiastiques et qui malheureusement ne faisait pas l’unanimité au sein des fidèles mêmes du secteur Ihimbi. Depuis l’année 2019, certains chrétiens qui sont restés dans les normes et la foi de l’Eglise constituaient déjà la cible des radicaux, et se voyaient menacés de mort, tabassés et bien d’autres abus portant atteinte aux droits de l’homme.

L’archevêque de Bukavu regrette de voir qu’en dépit des démarches et négociations menées auprès d’eux pour qu’ils reviennent dans la communion avec le Christ, ils ont préféré endurcir leurs cœurs.

« J’avais exprimé mon désir ardent de voir la communion demeurée parmi vous. Je vous avais expliqué que tous les fidèles, qui sont membres du corps du christ, ne doivent plus se diviser entre eux, en prétendant que certains sont des Bahavu, d’autres des Bashi. Aussi avais-je estimé de commun accord avec mes collaborateurs qu’Irambo demeurera toujours une paroisse. Une autre paroisse serait érigée dans l’avenir à Mumbiri, à laquelle appartiendraient les secteurs d’Ihimbi, de Kabamba et de Mabingu ». Cette mesure qui a été prise dans le souci de renforcer le sens de communion entre les fidèles, et cela conformément à l’enseignement de l’Apôtre : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous n’êtes qu’un en Jésus Christ » Ga 3, 28, tout en évitant tout ce qui peut conduire au mal, si petit soit-il.

« Ce qui m’étonne davantage dans votre dernière lettre, c’est cette recherche effrénée de séparation et de division. Tout donne à croire que vos démarches ne visent pas la construction de la communion, mais sa destruction. Voulez-vous donc « créer » votre église, qui ne serait pas en communion avec l’Eglise particulière de Bukavu, dont j’ai la charge pastorale ? » se questionne Mgr Maroy.

A maintes reprises, l’archevêque François Xavier Maroy a effectué des descentes pour dialoguer avec les fidèles du secteur d’Ihimbi. Lui, en tant que pasteur de l’Eglise mais ces derniers ont semblé boucher considérablement leurs oreilles à ses propositions de sortie de crise :
« Tout a été fait de ma part pour vous aider à rentrer dans la communion ecclésiale. Par deux fois je me suis personnellement déplacé pour vous rencontrer en vue d’une réconciliation. Je vous ai écrit, plusieurs fois, je vous ai envoyé mes prêtres pour vous prodiguer des conseils. Devant votre endurcissement de cœur et menaces proférés en l’endroit des prêtres qui vous envoyés, j’ai envoyé vers vous vos propres frères, les prêtres originaires d’Ihimbi et pendant plusieurs jours ils sont restés avec vous pensant vous amener à la raison. Malheureusement tous ces efforts se sont avérés vains devant l’option de rébellion prise contre l’Eglise, flottant ainsi à la dissidence schisme ».

Les 32 personnes identifiées comme meneurs dans cette histoire sont ainsi formellement interdites en conformité avec le canon 1331, de recevoir entre autres, tous les sacrements de l’Eglise et plusieurs autres bienfaits de l’Eglise catholique.
Ces peines ne peuvent pas être remises que du moment où les concernés manifesteront des signes évidents de repentir et qu’ils se seront mis sur le chemin de la conversion, poursuit le décret.

Par ailleurs, l’Eglise attire l’attention de tous ceux qui s’obstineront à les suivre dans leur égarement car, ils seront à leur tour frappés des mêmes peines. Les autres fidèles non cités peuvent fréquenter l’Eglise et recevoir les sacrements comme il se doit.

Pascal D. NGABOYEAKA

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