Sud-Kivu : Si la justice internationale existait, la RDC devrait en être la première bénéficiaire pour tout ce qu’elle a subi (Venantie Bisimwa/RFDP)
Depuis plus de deux décennies, le 17 juillet, le monde célèbre la journée de la justice pénale internationale. Cette date, marque en 1998, lors de la Conférence diplomatique organisée à Rome, l’adoption du statut de Rome par les Etats parties.
22 ans, depuis l’adoption de ce texte, qui est entré en vigueur le 1er juillet 2002, la Cour pénale internationale a ouvert plusieurs enquêtes et affaires. Elle a lancé 35 mandats d’arrêt (dont 18 ont été exécutés et 3 ont été retirés) et a émis plus de 9 citations à comparaître.
La création de cette Cour avait comme mission de lutter contre l’impunité en matière des crimes internationaux (Crimes de génocide, Crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes d’agression). Elle est complémentaire des juridictions pénales nationales qui ont la responsabilité première de juger les auteurs de ces crimes [Priorité]. Elle ne peut intervenir qu’en cas de manque de volonté et d’incapacité des Etats à mener véritablement des enquêtes ou les poursuites.
A l’occasion de la célébration de cette journée, ce vendredi 17 juillet 2020, plusieurs organisations de la société civile et celles qui lutte pour la justice équitable pensent, que la mission de la justice internationale n’est pas encore accomplie comme il se doit en la qualifiant d’une justice partiale.
« Les peuples africains ont besoin de la justice, le Congo a tellement besoin de cette justice mais jusque-là, la justice internationale ne nous a pas encore servis. Si réellement cette justice existait, la République démocratique du Congo devrait bénéficier de ça depuis qu’elle a commencé à subir des crimes. Le Congo a beaucoup souffert, mais aucun mot. Point n’est besoin de rappeler les crimes commis par le Roi Léopold II pendant l’époque coloniale lors de maltraitance des nos frères à l’époque de l’hévéa en Equateur, les bras des nos compatriotes ont été, coupés. D’autres, ont été massacrés, mais les puissants ne disent absolument rien » Explique Venantie Bisimwa, présidente du Réseau des Femmes pour le Droit et la Paix (RFDP).
« Quand on parle de la justice internationale devant nous qui sommes victimes des massacres avec 10 000 000 des morts sans que quelqu’un ne dise un mot, les pillages de nos ressources, la présence des groupes armés étrangers au pays et la non poursuite des assassins de Lumumba c’est révoltant. Qui oublie le rôle du Rwanda et du Burundi dans des guerres que nous avons enregistrés depuis 1996 » poursuit-t-elle avec un ton de tristesse.
Pour cette structure de lutte pour les droits et la paix, elle trouve que la justice internationale reste une justice des forts, une justice des pays puissants et contrôlée, par les Etats Unis d’Amérique et l’organisation des Nations Unies pourtant elle devrait être là, pour tous ceux qui ont besoin de la justice au niveau international.
Don Patrick MAKIRO
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