Sud-Kivu : Devant la PALPGL, les petites commerçantes transfrontalières dénoncent les tracasseries des éléments de l’ordre

A l’occasion de la journée internationale de la femme africaine (JIFA) célébrée chaque année en date du 31 juillet, l’organisation à but non lucratif « Célébrons le Courage de la Femme »(CCF) a adressé un message de plaidoyer au président de la plate-forme des autorités locales des pays de Grands-Lacs (PALPGL) afin de répondre aux revendications des femmes exerçant des activités de petit commerce transfrontalier entre la DRC, le Rwanda et le Burundi.

Selon cette dernière, bientôt le monde entier va célébrer le 50ème anniversaire de la Journée Internationale de la Femme, mais cette Journée semble échapper à l’attention de l’opinion internationale en dépit de sa faveur intrinsèque dans la défense et la revendication de droits des femmes en général et du continent africain en particulier, étant donné qu’on en parle de moins en moins autour de nous au fur et à mesure que les années passent.

Dans la perspective de réaliser leurs revendications, il a été résolu au niveau de CCF et de commun accord avec les bénéficiaires, de canaliser leurs revendications légitimes par des stratégies, le dialogue permanent avec les autorités locales au niveau de Grands-Lacs et de mener des actions de plaidoyer auprès d’elles en vue de trouver des solutions idoines à leur préoccupation.

Après des enquêtes menées auprès de ces femmes, le CCF a relevé, des défis majeurs auxquels elles sont confrontées. Il s’agit :
Du taux de change en RDC, qui constitue actuellement un handicap majeur aux activités de petit commerce transfrontalier pour ces femmes ;

De nombreux grands commerçants grossistes du Rwanda auprès desquels les congolais s’approvisionnent, et qui, traversent du côté de la RDC avec des marchandises pour les revendre en détail et presqu’au même prix que les congolais ;

De la multiplication de taxes qui se poursuit et très souvent sans preuve de payement ou quittances ;

De peu d’espaces prévus aux femmes exerçant le petit commerce transfrontalier pour l’écoulement de leurs marchandises dans les marchés. Notamment ; ceux de la ville de Bukavu qui sont très exigeants et qui causent d’énormes crises de collaboration entre elles et des policiers d’assainissement ;

De plusieurs tracasseries inadmissibles à l’encontre de ces femmes perpétrées par certains agents de l’ordre notamment des éléments de la PNC.

Pour réagir à ce triste chapelet de défis, ces femmes ont proposé, des pistes de solution réalistes ci-après :

Créer un guichet unique de payement des taxes auxquelles elles sont assujetties ;
Former les services étatiques commis aux frontières sur les droits de cette catégorie de femmes et sur les lois en vigueur par rapport aux violations de droits des femmes ;

Lister et afficher les produits que les femmes vendeuses peuvent vendre directement en détail sur le territoire congolais en vue de mettre fin à cette concurrence déloyale entre grossistes des pays voisins et détaillants de la RDC ;

Construire de nouveaux marchés à Bukavu, Uvira et ailleurs pour éviter des marchés pirates ;

Effectuer souvent des missions de contrôle au niveau des postes des frontières pour dénicher et sanctionner les mauvaises pratiques qui s’y opèrent ;

Délivrer des preuves de payement et/ ou quittances pour chaque perception de taxes à la frontière ;

Sanctionner sévèrement les agents administratifs, de sécurité et de l’ordre qui se livrent à des tracasseries ainsi que des femmes qui se livrent à des actes de fraude ;

Payer une unité de sensibilisation regroupant les syndicats des femmes exerçant le petit commerce transfrontalier et des agents de service commis aux frontières ;

Mettre en place une boite à suggestions pour cueillir des plaintes et des recommandations de ces femmes afin que ces suggestions fassent l’objet des éléments de dialogue avec des autorités et constituent une base de données pour bien d’autres actions de plaidoyer.

« A la lumière de tout ce qui précède, ces femmes ont demandé, aux autorités locales de plaider auprès de celles régionales, provinciales, nationales ainsi qu’auprès des services techniques sous leur tutelle, selon le cas, sur la nécessité de prendre des mesures administratives allant dans le sens de formaliser et faciliter l’exercice du petit commerce transfrontalier afin qu’elles tirent d’avantage profit de leurs activités » ; fait savoir Armel.

Réagissant à ce sujet, le maire de la ville de Bukavu assumant aussi la fonction du président de la plate forme des autorités locales des pays de Grands-Lacs, est revenu sur les cinq défis majeurs cités ci-haut et les neuf pistes de solution qu’il a promis d’examiner à travers le bureau d’étude de la mairie et en concertation avec d’autres maires pour qu’ils aient des solutions pratiques faisables selon les possibilités qui leurs sont offertes .

« Il ya aussi trois sujets de plaidoyer que nous voudrions vulgariser dans la région de Grands-Lacs. Nous allons après l’échange avec les collègues maires revenir sur les femmes concernées à travers l’organisation Célébrons le Courage de la Femme CCF, partenaire de la Coopération SUISSE » ; déclare Bilubi ULENGABO.

Il sied de rappeler que la Journée Internationale de la Femme Africaine fut choisie à l’occasion du premier congrès de l’Organisation Panafricaine des Femmes tenu à Dakar au Sénégal le 31 juillet 1974. Le but était de célébrer le rôle historique courageusement joué par les femmes en Afrique et ainsi témoigner leur capacité à réaliser et conduire des changements importants sur le continent’’ stipule Armel KATEMBERA, Coordinatrice de cette organisation.

Signalons que les femmes exerçant le petit commerce transfrontalier, se sont engagées à accompagner les efforts des autorités locales et à collaborer avec tous les services habilités en vue d’aboutir à des solutions idoines à leurs défis.

Don Patrick MAKIRO

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