Sud-Kivu : Des cas de violation du DIH notés par le CICR pendant la pandémie à Covid-19

Le Comité International de la Croix-Rouge dit avoir noté des cas de violation du Droit International Humanitaire pendant la pandémie à covid-19 en République Démocratique du Congo, précisant que cette situation aggrave, les souffrances des populations civiles qui sont victimes des conflits armés, spécifiquement celles de l’Est du pays.

C’est ce qu’a déclaré ce vendredi, 19 mars à Bukavu, le Professeur Thomas Furaha Mwagalwa, lors d’une vidéo-conférence organisée par le Comité International de la Croix-Rouge (CICR).

Cette conférence qui entre dans le cadre de la mission de cette organisation humanitaire qui veille sur le respect du droit international humanitaire était organisée à l’intention, des étudiants et professeurs de la faculté de droit, organisée dans différentes universités de Bukavu.

Selon le Thomas Furaha, la pandémie a poussé des Etats du monde à adopter et à imposer des mesures barrière, dont le confinement des populations, des couvre-feu, des interdictions des rassemblements et la circulation des personnes ; des mesures qui ont occasionné plusieurs cas de violation du Droit International Humanitaire (DIH).

« La pandemie à covid-19 vient aggraver les souffrances des populations civiles, les souffrances des victimes des conflits armés surtout dans la partie Sud de la Province du Sud-Kivu, au Nord-Kivu précisément à Beni, en Ituri et peut-être à ailleurs en RDC.
Comment la pandémie vient aggraver ? Avec les populations civiles et d’autres personnes qui ne prennent pas ou ne prennent plus part aux conflits armés, qui sont confrontées aujourd’hui à cette réalité, le conflit qui peut les pousser à se déplacer, qui peut faire des victimes par des massacres et des tueries des populations civiles ; alors la covid-19 aggrave leur situation, par l’interdiction de se déplacer parce qu’il y a confinement, ils ne peuvent pas arriver dans les villes pour se faire soigner, ils ne peuvent pas joindre d’autres villages pour se faire nourrir à cause du confinement, ils ne peuvent non plus se réfugier dans d’autres pays parce que les frontières sont fermées.

Nous savons que les violations du DIH sont faiblement poursuivies en contexte normal. Voilà ce qui justifie le non-respect du DIH dans le contexte de Covid-19 » ; pense le Professeur Thomas, qui regrette de voir que toutes ces violations ne sont pas poursuivies pendant que les Etats ont cette responsabilité.

Pour sa part, l’autre paneliste Pierrot Chambu, aussi Professeur d’Université en faculté de Droit a rappelé des dispositions prévues par le Droit International Humanitaire (DIH) et que les parties prenantes au conflit sont obligées de respecter dans l’objectif d’atténuer les souffrances des victimes des conflits armés. C’est par exemple l’interdiction aux acteurs armés d’attaquer des réservoirs d’eau et d’autres.

Dans ce même contexte, le CICR a pour sa part montrer ses limites dans l’exécution de sa mission, surtout la formation et la diffusion du DIH, à cause du confinement et l’interdiction des rassemblements qui a fait que, mêmes les écoles et universités ont été fermées pendant une certaine période ; pense Marcellin Cirha, Assistant à la Communication au sein du CICR.

En dépit de ces restrictions, Marcellin Chira révèle néanmoins que son organisation a mené des sensibilisations sur le respect du DIH, auprès de différentes unités de l’armée congolaise et de la police nationale congolaise, auprès des acteurs de la société civile et autres dans les provinces du Maniema (Salamabila) et à Kalehe, Uvira et Fizi dans le Sud-Kivu.

Par la suite, il a indiqué qu’en cette même période le CICR est engagé à poursuivre la formation et la diffusion du DIH à travers des conférences et d’autres actions à distance.

Thierry M. RUKATA

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