Annonce d’une journée ville morte au Sud-Kivu le 28 décembre par la société civile : voici les vraies raisons.

Le bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu annonce une journée ville morte le mardi 28 décembre avec comme objectif d’exprimer son désaccord et solidariser avec les compatriotes de Goma après les récentes tensions qui ont eu lieu dans la ville volcanique.

En effet le site de la police Rwandaise avait annoncé le lundi 13 décembre dernier la signature d’un mémorandum de coopération bilatérale pour combattre la criminalité transfrontalière. C’est que, les habitants de Goma ont qualifié d’un plan de balkanisation de la RDC. Le lundi 20 décembre dernier, des habitants ont manifesté pour exprimer leur refus à une entrée probable des policiers rwandais sur le sol congolais.

L’on dresse un bilan de 2 morts dans ces altercations.
Face à cet état de chose, le président du Bureau de la Coordination de la Société Civile (BCSC) du Sud-Kivu indique que, les opérations de mutualisation de forces armées ougandaises et policières rwandaises est un nouveau cheval de Troie car dit-il, on ne résout pas un problème avec ceux qui les ont créés, citant ainsi Franck Albert EINSTEIN.

«Nous disons non aux éventuels accords qui permettraient l’arrivée des policiers rwandais sur notre sol congolais pour soit disant nous sécuriser. Que ce soit à Goma ou ailleurs. Le Rwanda et l’Ouganda font partie des problèmes sécuritaires que nous vivons à l’Est depuis plus de 25 ans. Nous nous rappelons bien des effets macabres des ADF/NALU en Ituri, à Beni et les interahamwe au Sud-Kivu ainsi que ceux de l’armée ougandaise et rwandaise chez nous et beaucoup d’autres groupes armés soutenus par ce pays».

Adrien ZAWADI comme beaucoup d’acteurs politiques et sociaux pense que l’état de siège qui était pourtant porteur d’espoir au peuple semble n’avoir pas produit des fruits et estime qu’il n’est pas possible de réussir un tel mécanisme avec des effectifs des militaires faibles, sans logistique ni équipement, des militaires et policiers aux conditions socio-économiques indicibles.

Pour ce faire, cette structure appelle tous les collègues animateurs des noyaux, sous noyaux et composantes, les mouvements citoyens, les présidents de marchés, les taximens et motards en ville comme dans les territoires à prendre toute les dispositions utiles pour cette cause.

Les Sociétés Civiles de cinq Provinces de l’Est soit ; Ituri, Maniema, Tanganyika, Nord-Kivu et Sud-Kivu avaient à la suite d’un atelier d’analyse du contexte sécuritaire du mois de juin 2021 au RIO à Kinshasa donné des recommandations suivantes:

.Réorganiser notre armée et police, améliorer la gouvernance au sein de ces corps (les policiers qui s’achètent des tenues, se débrouillent pour avoir à manger…);
.Permuter tous les militaires ayant fait plus de trois ans à l’Est ainsi que les agents de sécurité;
.Requalifier, l’état de siège : soit un état d’urgence sécuritaire soit un état de siège localisé à des territoires spécifiques et conjoints (militaire et civile);
.Rendre obligatoire une formation militaire de 6 mois à tous les jeunes diplômés;
.Recycler les agents locaux des services de sécurité surtout l’ANR et la DGM,
.Publier et revisiter les accords signés avec les pays voisins;
.Ouvrir les routes à l’intérieur des provinces de l’Est. Il ne faut pas chercher des solutions ailleurs pour ramener la paix dans cette partie. La population est très entreprenante et pacifiste;
.Appliquer avec rigueur les codes miniers et chasser tous les Chinois et autres étrangers non en règle dans nos mines et réguler l’exploitation conformément à la loi;
.Décentraliser fortement le programme DDRCS et le cas échéant changer les animateurs.

RODRIGUE ZAGABE

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