La journée ville morte a visiblement été respectée par la majorité d’habitants de la ville de Bukavu qui ont répondu à l’appel du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu.
Cette journée avait comme objectif d’exprimer le désaccord et solidariser avec les compatriotes de Goma après les récentes tensions qui ont eu lieu dans la ville volcanique. Des habitants de la ville de Goma avaient manifesté pour exprimer leur refus à une entrée probable des policiers rwandais sur le sol congolais. Elle visait aussi à dénoncer l’entretien de l’insécurité, des massacres devenus récurrents et l’exploitation illicite des ressources naturelles de la RDC par des sociétés étrangères en complicité avec certaines autorités du pays.
Selon un constat fait par un reporter de Radio Star Bukavu ce mardi 28 décembre 2021, la situation est restée calme: les boutiques, magasins et marchés sont restés fermés. Les gens sont restés à la maison par prudence à tout incident qui pouvait surgir au cas où ils ouvraient. Des institutions financières telles que la RawBank, la TMB, Equity Bank, BCDC, FBN Bank n’ont pas ouvert leurs portes, seuls les distributeurs d’argent fonctionnaient.
Par contre, les services étatiques ont fonctionné normalement, c’est le cas de la DPMER en commune d’Ibanda, du palais de justice, de la commune d’Ibanda où il y avait des célébrations de mariages civils.
Dans cette même commune, par exemple sur la route patrice Emery Lumumba, la plupart de gens pensaient qu’il y aurait une grande manifestation qui se préparait dans la ville et qu’il y avait risque de vivre un scandale similaire à celui du lundi 20 décembre dernier ou des habitants de la ville de Goma avaient manifesté pour exprimer leur refus à une entrée probable des policiers rwandais sur le sol congolais. Une situation qui en empirant avait occasionné des morts et des blessés dans ces altercations entre civils et policiers.
Contacté à ce sujet, Jackson Kalimba président urbain de la société civile indique que cette action citoyenne n’est nullement pas une attitude de xénophobie, ni un manque d’hospitalité de leur part mais bien plus un message clair à l’intention des institutions internationales et des nations du monde dont l’inaction encourage d’une manière ou d’une autre , la situation chaotique que traverse la RDC dans sa partie Est.
Comme beaucoup d’acteurs politiques et sociaux, Kalimba pense que l’état de siège qui était pourtant porteur d’espoir au peuple semble n’avoir pas produit des fruits et estime qu’il n’est pas possible de réussir un tel mécanisme avec des effectifs des militaires faibles, sans logistique ni équipement, des militaires et policiers aux conditions socio-économiques indicibles.
Signalons que dans un point de presse tenu le 22 décembre dernier dans la ville de Bukavu, le président du bureau de coordination de la société civile Adrien ZAWADI avait de son côté précisé que les opérations de mutualisation des forces armées ougandaises et policières rwandaises est un nouveau cheval de Troie car avait-il dit « on ne résout pas les problèmes avec ceux qui les ont créés », citant ainsi Franck Albert EINSTEIN.
Rodrigue ZAGABE
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