Célébration de martyrs de l’indépendance en RDC : acteurs sociaux parlent d’une journée interpellatrice
La République démocratique du Congo a célébré, le mardi 04 janvier 2021, les martyrs de son indépendance, qui a été obtenue en 1960 du royaume de Belgique après 52 ans de colonisation.
Cette journée a été déclarée chômée et payée dans le pays mais aucune manifestation officielle n’a été organisée à cause de la pandémie de Covid-19.
Les Congolais gardent en mémoire la date du 4 janvier 1959, jour qui avait marqué le début de grandes revendications congolaises, qui déboucheront sur l’indépendance de la RDC le 30 juin 1960 après une répression sanglante.
A cette occasion, plusieurs acteurs sociaux n’ont pas hésité à faire part de leurs réactions sur la situation que traverse le pays depuis son accession à l’indépendance.
Amos Bisimwa, Militant du mouvement citoyen Observatoire d’Action Parlementaire et Gouvernemental OBAPG/RDC pense que la manière dont le pays est dirigé à ce jour prouve à suffisance que ceux qui le gouvernent, n’ont jamais compris le sens du combat que les martyrs ont mené pour aboutir à la souveraineté de l’Etat.
Pour lui, le 4 janvier devrait être une journée interpellatrice pour toute la jeunesse afin qu’elle comprenne qu’elle a et aura toujours un rôle à jouer dans la valorisation de tous les martyrs.
« Depuis 1960, on a connu la malchance d’être dirigé par des gens qui n’ont jamais rêvé de diriger et aujourd’hui quand vous regardez la misère dans laquelle croupit, notre population, personnellement je me dis que c’est une honte pour un pays qui se dit indépendant et qui regorge autant de richesses et de ressources naturelles » martèle-t-il.
De son coté, Samy Mulemangabo Militant du mouvement citoyen Réveil des indignés indique que les autorités au pouvoir doivent comprendre que si elles sont là aujourd’hui, c’est uniquement parce qu’il y a des gens qui sont morts pour une bonne cause, avant d’ajouter :
La meilleure façon de rendre un hommage à nos martyrs est non seulement de rendre cette journée chômée et payée mais surtout de pousser les autorités à travailler pour l’intérêt du peuple et cela dans tous les secteurs de la vie.
Rappelons que le 4 janvier 1959, Kinshasa, appelé alors Léopoldville avait connu des émeutes qui avaient éclaté après que les autorités coloniales ont interdit aux membres du parti politique ABAKO (Alliance des Bakongo) de manifester. Cette révolte populaire avait duré trois jours, la répression était très violente. Le bilan officiel jusqu’à ce jour reste de quarante-neuf morts. Mais d’autres sources, notamment celles de l’Abako parlent des centaines de morts.
Rodrigue ZAGABE
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