RDC : le BVES s’inquiète de la situation de recrutement et utilisation des enfants par les groupes armés et interpelle l’opinion publique nationale et internationale
Le bureau pour le volontariat au service de l’enfance et de la santé (BVES) se dit préoccupé par la pratique de recrutement des enfants par les groupes armés en République Démocratique du Congo et interpelle quant à ce, l’opinion et les seigneurs de guerre à prendre conscience de la gravité de cet fléau qui constitue un crime contre l’humanité.
Cet appel a été lancé par Murhabazi Namegabe directeur du BVES-RDC et Coordonnateur du Réseau des Organisations de la Société Civile Contre le Recrutement d’Enfants Soldats par les Groupes Armés (ROSCCRESGA), à l’occasion de la célébration de la journée internationale de lutte contre le recrutement et l’utilisation d’enfants (filles et garçons) par les forces et groupes armés ou encore la « Journée des mains rouges », samedi 12 février 2022 à Bukavu.
A en croire ce défenseur des droits des enfants, cette journée est dédiée depuis l’entrée en vigueur du protocole facultatif à la convention des droits de l’enfant relatif à l’implication des enfants dans les conflits armés adopté par les Nations Unies en 2000 et entré en vigueur en 2002.
« L’opinion publique se rappelle que le recrutement et l’utilisation d’enfants comme soldats ou combattants est un crime de guerre. Le Protocole facultatif à la Convention relative aux Droits de l’Enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés (25 mai 2000), exige aux Etats Parties que ceux-ci prennent « toutes les mesures possibles dans la pratique pour empêcher l’enrôlement et l’utilisation » des personnes âgées de moins de 18 ans par les groupes armés, « notamment les mesures d’ordre juridique voulues pour interdire et sanctionner pénalement ces pratiques » (Art.4).
La loi congolaise portant protection de l’enfant (Loi n°09/001 du 10 janvier 2009) interdit « le recrutement forcé ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans les conflits armés » (Art.5) ainsi que « l’enrôlement et l’utilisation de l’enfant dans les forces et groupes armés » (Art. 71).
Plusieurs points ont été décortiqués au cours de la journée de réflexion organisée à cette occasion et qui a mis au tour d’une table plusieurs acteurs issus de différentes structures étatiques et paraétatiques.
Modérateur du jour, Murhabazi Namegabe explique que malgré les avancées et les efforts fournis par différents acteurs et organisations dans la sensibilisation, la situation demeure préoccupante.
« Les uns et les autres ont montré qu’il y a des efforts déjà fournis dans le domaine de la sensibilisation, la prise en charge transitoire et l’appui à la réinsertion, mais la situation demeure toujours inquiétante, préoccupante parce que, plusieurs dizaines des groupes armés sont toujours actifs et font recours aux enfants », s’indigne-t-il.
Au regard de cette situation, le bureau pour le volontariat au service de l’enfance et de la santé (BVES) ne compte pas baisser les bras. Cette organisation appelle les uns et les autres à multiplier plus d’efforts et conjuguer aux côtés des actions du gouvernement congolais afin de mettre fin à ce fléau qui viole plusieurs textes nationaux et internationaux dont la convention relative aux droits de l’enfant (CDE).
« L’on constante qu’il y a aussi des enfants séparés de leurs familles, leurs communautés, plusieurs ne reçoivent pas un soutien économique pour s’intégrer dans la vie sociale et qu’il faut mobiliser assez d’efforts en 2022 aux cotés des actions gouvernementales pour essayer d’améliorer cette situation, surtout qu’il y a ce nouveau programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation, PDDRC-S », poursuit Murhabazi Namegabe.
En République Démocratique du Congo, le contexte est toujours marqué par l’activisme (et le recours aux enfants) de nombreux groupes armés en provinces du Sud-Kivu, du Nord-Kivu, de l’Ituri, du Tanganyika, du Maniema dans sa partie sud et du Haut-Uélé, notamment.
Cette journée s’est clôturée à l’Institut Français de Bukavu tard dans la soirée où il y a eu projection d’un film sur les enfants soldats.
Section protection de l’enfant de la MONUSCO, l’UNICEF, FARDC à travers la SECAS etc, ont pris part à cette activité.
Pascal Ngaboyeka
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