Justice populaire au Sud-Kivu : le ministre de l’intérieur annonce pour bientôt le recrutement des jeunes pour intégrer la police

Des cas de justice populaire sont toujours récurrents dans plusieurs coins de la province du Sud-Kivu. Bien qu’ils soient en régression ces dernières semaines, le ministre provincial de l’intérieur et sécurité se montre prudent.

Interrogé par Radio Star Bukavu ce mercredi 23 mars 2022, Théophile Kiluwe indique que des efforts sont en train d’être fournis par le gouvernement provincial afin de limiter ce fléau qui emporte même des innocents. Il se réjouit de voir que ces cas de justice populaire sont en régression dans la province ces dernières semaines.

Cependant, le manque d’effectifs policiers pouvant contenir la foule lorsqu’il y a ce genre d’actes étant longtemps décrié par les acteurs sociaux et défenseurs des droits humains dans les zones où ces cas se produisent, le ministre rassure :

« Le manque d’effectifs policiers est un problème national, ce n’est pas seulement au Sud-Kivu, mais il y a déjà une solution qui a été envisagée par le Chef de l’Etat, et d’ici peu, il y aura un recrutement sur toute l’étendue de la République, dans l’armée et dans la police, raison pour laquelle on ne cesse de sensibiliser la jeunesse de quitter les groupes armés et de venir servir l’Etat dans les forces de défense et de sécurité loyales », a-t-il précisé.

Il sied de rappeler que les cas de justice populaire sont récurrents dans la province du Sud-kivu. L’année 2021 écoulée, la province a enregistré au moins 130 cas, selon le rapport annuel de l’organisation (SAJECEK-Forces Vives), synergie des associations des jeunes pour l’éducation civique et électorale.

En début de cette année, une dizaine de personnes sont déjà mortes dans de cas de justice populaire dans la ville de Bukavu comme dans certains territoires, à en croire toujours cette organisation.

Plusieurs observateurs ont toujours crié au manque de confiance entre la population et la justice comme un facteur qui favorise ce comportement au Sud-Kivu.

Pascal Ngaboyeka