Sud-Kivu : le phénomène « kabanga » refait surface à Kalehe, plusieurs victimes déjà enregistrées alerte OBAPG-RDC
Des cas de tuerie par la corde, phénomène couramment appelé « kabanga » refait surface dans plusieurs villages du territoire de Kalehe au Sud-Kivu. Le mouvement citoyen de l’observatoire d’actions parlementaires et gouvernementales (OBAPG-RDC) alerte les autorités compétentes.
Dans un entretien avec la Radio Star Bukavu, le mercredi 20 avril 2022, le point focal de ce mouvement dans le territoire de Kalehe explique que plusieurs victimes sont déjà signalées et dont la plupart, dans la localité de Kasheke, limitrophe au parc national de Kahuzi-Bièga.
Thierry Kasisi renseigne que le cas le plus récent est celui de Monsieur Safari Muhanuka de la communauté pygmée de Kalehe, dont le corps a été retrouvé mardi 19 avril, près du PNKB dans le sous-village de Bogamanda, groupement de Mbinga Sud, village de Kasheke avec des traces de corde dans le coup. Il précise que la victime était disparu depuis dimanche 17 avril.
Trois jours avant, poursuit-il, c’est le corps sans vie de Mr Joachim Mayange, agé de 60 ans qui a été retrouvé dans le même village de Kashe, à Nyamutwe-Buhama, présentant également des traces d’une corde au coup.
Des sources concordantes à Kasheke et Kabamba (deux villages limitrophes entre le territoire de Kalehe et Kabare), ajoutent que d’autres corps, dont les identités ne sont pas connues sont en train d’être découverts dans les champs, et parfois en état de décomposition.
Des témoins dans ces entités évoquent, la peur qui a élu domicile dans le chef de la population de cette partie de la province, où les gens ne circulent plus après 18 heures voire en singleton. Même cas pour les motocyclistes. Ces derniers ne circulent plus dans les heures tardives de peur de tomber dans les filets de ces hors la loi.
Au regard de l’ampleur que prend ce phénomène « kabanga », OBAPG-RDC tire la sonnette d’alarme :
« Nous dénonçons cette recrudescence ainsi que la passivité du gouvernement qui assiste aux massacres de sa population sans qu’aucune mesure soit prise. Nous appelons la population à la vigilance et à dénoncer tous les présumés auteurs de ces actes », confie Mr Thierry Kasisi.
Il sied de rappeler que le territoire de Kalehe connait ces genres de tuerie, qui sont couramment rapportés entre les mois de mars, avril et mai de chaque année, une période au cours de laquelle est récolté le café dans cette zone.
Pascal Ngaboyeka
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