RDC/Désignation d’un juge constitutionnel : des acteurs politiques condamnent le jeu de ping-pong entre le Sénat et l’Assemblée Nationale et proposent une voie de sortie

La polémique autour de la désignation d’un nouveau juge constitutionnel par le parlement congolais continue de susciter de vives réactions dans la classe politique et sociale en RDC et au Sud-Kivu en particulier.

Tout est parti de la correspondance du président de l’Assemblée Nationale Christophe Mbosso adressée à son homologue du Sénat Bahati Lukwebo renseignant que “seul le congrès reste l’instance parlementaire habilitée à trancher sur la question du choix du juge constitutionnel”.

En réaction Modeste Bahati Lukwebo dans sa correspondance à recadrer Mbosso.
“La constitution et la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle parlent du quota des juges réservé au parlement (c’est-à-dire l’Assemblée nationale et le Sénat), pourquoi vouloir réduire ce quota à la seule chambre que vous présidez ? Parlera-t-on des juges désignés par le parlement ou bien par l’Assemblée nationale seulement ? dès lors que l’Assemblée nationale dispose déjà de deux juges sur trois à la Cour constitutionnelle, il va de soi que l’unique poste restant soit proposé par le Sénat au congrès.C’est ce qui justifie la résolution du Sénat qui présente un candidat au congrès”, peut-on lire dans cette correspondance.

Il a par contre déploré le style discourtois de la correspondance de son homologue de l’Assemblée nationale lui parvenue mardi 24 mai.
Cette question fait débat au sein de l’opinion publique, à Bukavu. et au pays. Désiré Ntayira, acteur politique membre de Ensemble pour la République dénonce au cours d’une interview à Radio Star Bukavu ce mercredi 25 mai, le comportement déshonorant affiché par les autorités de ces 2 grandes institutions du pays.

Pour lui, le peuple congolais ne gagne rien de cette guéguerre, qui ne vise que des ” intérêts” personnels et à la solde d’un groupe d’individus au pouvoir.

Pour sa part Boniface Balamage Nkolo, député national élu du territoire d’Idjwi appelle les deux présidents à mettre chacun de l’eau dans son vin et condamne cette polémique mais propose une voie de sortie.

“Je condamne la polémique et l’absence de courtoisie observées dans les correspondances des Honorables Présidents de nos deux chambres parlementaires à propos de la désignation d’un juge constitutionnel. Si réellement le juge est au service de la Nation et indépendant, je conseille aux deux honorables présidents de convoquer urgemment la conférence des présidents de nos deux chambres et d’en débattre au sein de cet organe. Ensuite, ils pourront convoquer le congrès. Ils doivent taire leurs egos et cesser de ternir l’image de notre institution par les calculs politiciens”, a-t-il écrit sur son compte Facebook.

Pascal Ngaboyeka

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